BUSTE DE CARL VON LINNÉ
QUOI : BUSTE DE CARL VON LINNÉ / Buste de Carl Linnæus
QUI : Sculptrice: Lucie Geffré, Modèle: le naturaliste suédois Carl von Linné (initialement Carolus Linnæus), Fonderie Cyclopes
OÙ : Esplanade Linné - Jardin Botanique de Bordeaux de la rive droite.
QUAND : Inauguration le 24 octobre 2007
COMMENT :
> NATURE/CONSTRUCTION: Buste en bronze, 75 cm de haut (à l'échelle 1,5).
> ÉTAT: Toujours visible
COMBIEN : 1 exemplaire
POURQUOI: commandé par la Société Linnéenne de Bordeaux en 2007 pour commémorer le tricentenaire de la naissance du botaniste suédois.
PORTRAIT DE CARL VON LINNÉ
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la plupart des Suédois ne portent pas encore de noms de famille. Sur les terres familiales pousse un grand tilleul. La propriété en porte déjà le nom: Linnagård (ou Linnegård), toponyme formé de linn (variante aujourd'hui obsolète de lind, « tilleul » en suédois) et de gård (« ferme »). Plusieurs membres de la famille s'en étaient déjà inspirés pour former des patronymes. Honorant ensuite le très populaire souverain de Suède de l'époque Charles XII, (en suédois Karl), Nils donne le prénom du roi à son fils, qui débute donc son existence en s'appelant « Carl Nilsson » (signifiant « Carl, fils de Nils »), puis Karl Linnæus, le plus souvent orthographié « Carl Linnæus », qui devient Carl von Linné après son anoblissement...
Nils est un amoureux des plantes qui transmet sa passion à son jeune fils Carl, permettant à celui-ci d'entretenir son propre jardin dès l'âge de 5 ans. Mais avec un père et un grand-père pasteurs, la destinée de Carl est de suivre leurs traces et de devenir aussi pasteur. Il ne montre toutefois guère d'enthousiasme pour les études et la vocation religieuse. Il préfère s'intéresser aux choses de la nature et y passer son temps. Ses camarades le surnomment déjà « le petit botaniste ».
Ses professeurs convainquent finalement les parents de Carl de ne pas lui imposer une carrière religieuse et de lui permettre de poursuivre des études de médecine. Inscrit sous le nom de « Carolus Linnæus », il commence ses études à l'université de Lund en 1727. L'enseignement médical incluait une part importante de botanique, notamment l'apprentissage des caractères des plantes, de leurs vertus médicinales et de la manière de les préparer en pharmacie. Ces études furent sans doute le moyen/prétexte, pour Carolus Linnæus de s'adonner à sa passion pour la botanique. C'est à Uppsala, dès l'âge de 24 ans, qu'il conçoit sa classification des plantes d'après les organes sexuels et commence à l'exposer dans son Hortus uplandicus.
Linné en est venu à constituer une figure capitale dans l’histoire de la botanique, de la zoologie, de la biologie, voire de l’écologie.
Le Systema naturæ per regna tria naturæ, systematice proposita per classes, ordines, genera, et species (Système de la nature, en trois règnes divisés en classes, ordres, genres et espèces) paraît pour la première fois à Leyde en 1735, et fait onze pages. Son système compte 24 classes de végétaux, 6 classes d’animaux. Les éditions seront régulièrement revues et augmentées (2 524 pages pour les trois tomes de la douzième édition de 1768, plus de 3 000 pages pour la treizième édition de 1770). C’est l’ouvrage majeur de Linné, où il fait son premier essai de hiérarchisation des espèces et de classification systématique des trois règnes de la nature (minéral, végétal, animal) : c’est une révolution dans l’histoire naturelle. Pour la première fois, les connaissances en botanique, zoologie et géologie sont pensées en étant classées, ordonnées suivant une systématicité rigoureuse.
C’est par cet ouvrage, publié en latin (langue scientifique de l’époque) que Linné sera d’abord connu en France, et c’est contre les théories développées dans cet ouvrage que vont se cristalliser les oppositions françaises, et en particulier celle de Buffon.
Difficile pour Linné, a priori, dans un pays où l’intendance du Jardin du roi (actuel Jardin des plantes à Paris) est confiée à Buffon en 1739, de se faire une place. L’élite scientifique parisienne restera majoritairement opposée au système de Linné et à sa nomenclature binominale jusqu’à la Révolution.
Linné trouvera un accueil beaucoup plus favorable en province, si l’on en croit sa correspondance, avec quelques fiefs précoces : Montpellier, Lyon, mais aussi Bordeaux, Agen, Toulouse, Strasbourg et Nancy...
Son œuvre majeure, "Le système de la Nature": l'ouvrage le plus important de Linné date de 1735. C'est avec la dixième édition, de 1758, que Linné généralise la nomenclature binominale: Ce système donne deux noms latins à toutes les espèces vivantes ; exemple: le renard roux, dont le nom latin international est Vulpes vulpes, et en voici un autre exemple avec: Homo sapiens:
un premier nom avec une majuscule qui donne le genre (Homo) ;
un deuxième nom avec une minuscule qui donne l'espèce (sapiens).
Sa classification classe tous les êtres vivants :
les animaux (les animaux microscopiques, les oiseaux, les mammifères, les amphibiens...).
les plantes (les plantes microscopiques, les champignons, les fougères, les plantes à fleurs...)
Son prochain livre, en 1753, fera la classification de toutes les familles de plantes...
Brillant représentant du siècle des Lumières (comme son contemporain Buffon ou encore son cadet von Humboldt), son œuvre fait autorité aujourd'hui encore, ne serait-ce qu'à travers les noms latins qu'il a donnés aux êtres vivants, faisant œuvre de création, à la manière du Dieu de la Genèse.
On l'a surnommé le « Pline du Nord », en référence à un naturaliste romain ou encore le « second Adam »...
HISTORIQUE DE LA SCULPTURE
Le tricentenaire de cette naissance a été célébré d’une façon remarquable à Bordeaux. Créée en 1818, en hommage au travail de Linné, la Société linnéenne de Bordeaux (SLB) est la plus ancienne en France et la seconde mondialement, Londres ayant créé la sienne en 1788 après le décès du savant en 1778, alors que la Révolution française grondait à Paris.
Des établissements publics, sur l’initiative de la SLB, ont organisé des expositions et des conférences comme le Muséum, la Bibliothèque municipale et notre voisine l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux.
À Bordeaux, existait une rue dédiée à Buffon dont c’était également le tricentenaire mais rien pour Linné, que les botanistes bordelais de l’époque admiraient, au point qu’une correspondance fut échangée entre le Dr Aymen de Castillon-la-Bataille et Linné en 1754.
Le nouveau Jardin botanique, rive droite, ouvert quelque mois auparavant au public, se dota d’une esplanade comme accès principal. Ce fut l’occasion d’envisager de la baptiser « esplanade Linné ».
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(Infos issues des interviews via Invisible Bordeaux & Histoire-s de la Bastide)
En 2007, alors que la mère de Lucie Geffré travaillait aux archives du Jardin Botanique, elle lui a fait remarquer que la Société Linnéenne de Bordeaux préparait une série d'événements pour commémorer le tricentenaire de la naissance de Carl LINNAEUS (von LINNÉ). Grâce à elle et à une amie peintre (Catherine Bouyx), Lucie Geffré fut mise en contact avec la Société Linnéenne qui s'est tout de suite intéressée au projet d'un buste en bronze. L’esplanade du nouveau jardin botanique de la rive droite allant être baptisée du nom du botaniste suédois, cela faisait donc sens d’y installer un buste.
Ne connaissant pas à l'origine le personnage, l'artiste madrilène d'origine bordelaise s'est documentée. Elle a ainsi beaucoup lu et cherché toutes les images qui pouvaient être trouvées pour savoir à quoi il ressemblait. Il y a ainsi des représentations en peintures et sculptures (comme ci-contre le buste au siège de la SLB), mais celles-ci ne permettaient pas vraiment de savoir exactement à quoi ressemblaient ses traits. Cela laissait donc une marge de liberté d'interprétation...
L'artiste a d'abord fait une armature métallique assez solide pour supporter une grande quantité d'argile. Puis elle a modelé le buste en argile: c'était la partie la plus longue du processus. Après cela, elle construit un moule en silicone et en résine qui recouvrait le buste en argile. Une fois terminé et retiré, ce moule a été utilisé par la fonderie pour la coulée du bronze à "la cire perdue".
(L'armature métallique et le modelage ont commencé en Espagne, puis le modèle a ensuite fait un voyage en voiture de Madrid à Bordeaux. L'artiste a terminé le modelage et fait le moulage en négatif, c’est-à-dire le moule. Puis la sculpture est ensuite allée à la fonderie à Libourne, pour revenir en bronze à Bordeaux)
La terre crue (argile rouge) n’ayant elle-même pas été cuite, du fait qu’elle était accrochée à l’armature et de sa taille imposante, l’original en plâtre cependant est réalisable dans le cas où le musée serait intéressé.
La fonderie des Cyclopes à Libourne (aujourd'hui à Mérignac) a réalisé la fonte à la cire perdue ainsi que la patine. Cette fonderie était déjà intervenue à la demande de la Mairie pour la restauration du buste de Léon Valade installé au Jardin public.(:https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/buste-leon-valade).
(=> Voir le processus complet de création décrit en détail ici: https://www.usaquitaine.fr/deux-metiers-dart-pour-le-buste-de-linne-1707-1778/)
La fixation sur le socle a été effectuée par le fondeur avec une technique « antivol » réalisé et financé par le Jardin botanique de la ville de Bordeaux et adapté à l’environnement architectural.
Ce projet a été financé par la Société Linnéenne de Bordeaux , la Mairie de Bordeaux, l'Ambassade de Suède et IKEA.
La Société Linnéenne de Bordeaux, dont en particulier M. Georges Pasquier, a été d'une grande aide à chaque étape. Ensemble ils ont voulu prendre en compte tout l'environnement de l'esplanade: la taille du buste (échelle 1,5) pour être en proportion avec l’espace, l’emplacement de la sculpture: près de l’entrée du jardin et du "Caillou", le bois de la stèle et la patine verte pour être en résonance avec les bâtiments avoisinants et le Caillou, etc...
En octobre 2007, l'Esplanade Linné est inaugurée et le buste dévoilé par l'Ambassadeur de Suède en France M. Gunnar LUND, en présence de M. Jacques VALADE, représentant le Maire de Bordeaux.
DESCRIPTIF DE LA SCULPTURE
Carl von LINNÉ est représenté en buste de bronze, avec vraisemblablement le haut d'un gilet et d'une redingote. Il porte un foulard (sans jabot) noué autour de son cou, et est coiffé d'une perruque comme il était de coutume à l'époque...
Le buste de Carl von Linné a le regard porté vers le nord de Bordeaux… et la Suède.
(Le style général de la sculpture fut approuvé par la Société linnéenne et ses conseillers artistiques).
On remarquera que le socle recouvert de bois, fait peut-être un peu "cheap" et vieillit assez mal...
NOTE: Comme déjà souligné par l'artiste, les représentations sculptées de LINNÉ en statues/bustes à travers le monde (voir la section §Anecdotes plus bas dans cette page) ont un rendu plus ou moins "fidèle", voire même peut-être bien plus "disparate" qu'en peintures et en dessins...
VUES DU MONUMENT
On note que le bois choisi pour le socle a relativement mal vieilli (noirci, avec au bas, de la mousse verte) et que la plaque descriptive originelle avec écriture verte, a été remplacée par une autre plaque avec une écriture blanche.
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
DE NOMBREUSES REPRÉSENTATIONS À TRAVERS LE MONDE PLUS OU MOINS "FIDÈLES" ET COMPARABLES...
TOMBE DE CARL VON LINNÉ : CATHÉDRALE D'UPPSALA EN SUÈDE
CLINS D’ŒIL ILLUSTRATIFS
REVUE DE PRESSE
Sources:
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> Création de la page & publication: 03 AOUT 2022. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post. Cette page est également sauvegardée via l'outil the Wayback Machine, qui peut tracer la date exacte de publication et son contenu, pouvant ainsi attester de toute antériorité des données par rapport à une publication recopiée/reproduite sans accord...