QUOI : Monument Aux Girondins / Monument des Girondins.
QUI : Architecte Victor Rich, Sculpteurs: Achille (Alphonse Jean de son vrai nom)
Dumilâtre, ainsi que Félix Charpentier, Gustave Debrie.
OÙ : Hémicycle de la Place des Quinconces.
QUAND : Commencé en 1894, achevé en 1902, rénovation en 2005.
COMMENT :
> NATURE/CONSTRUCTION: Pierre et bronze.
> ÉTAT: Restauré en 2005. (Des visites du sous-sol existent via l'office du tourisme).
COMBIEN : 1 exemplaire.
POURQUOI : Monument à la gloire des Députés Girondins victimes de la Terreur.
PROJET INITIAL D'ORNEMENTATION DE LA PLACE DES QUINCONCES PAR FRÉDÉRIC BARTHOLDI
Dans un premier temps, la ville de Bordeaux décida en avril 1857 d'un projet pour orner la place des Quinconces d'une fontaine monumentale allégorique où devait nécessairement figurer la Garonne. Elle avait lancé un concours (voir descriptif: fin de page §M'Enfin) ouvert du 30 avril au 20 novembre 1857 et le 12 janvier 1858, le jury examine 35 projets différents.
Deux restent affrontés : l'un est de Viel, Mauguin et Vital-Dubray; l'autre de Frédéric Bartholdi (il a 23 ans) qui obtient le premier prix. Il présenta une œuvre (voir ci-dessous) inspirée du bassin d'Apollon à Versailles, réalisé par Tuby (voir ci-contre).
=> Mais finalement, il n'est pas donné suite au projet...
On peut lire dans l’ouvrage L’art et l’eau à Lyon (p. 346) une description détaillée de ce projet:
"Du centre d’une large vasque, contournée d’angles et de segments de cercle sort un stylobate qui sert de point d’appui aux récipients supérieurs et aux groupes divers que le statuaire a répartis sur toutes les faces.
Au haut se tient Neptune, le trident à la main entouré de Naïades, images des trois principales rivières de la Gironde. Dans le bas, à fleur d’eau, quatre tritons, sur des chevaux sonnant de la conque. La majesté du dieu, l’élégance des reines de l’onde formant une gracieuse triade, les écuyers marins mouvementés et bien campés, tout cela rappelle la grande manière des maîtres de la renaissance et donne la meilleure idée du style et de la direction de M.Bartholdi …"
(Bartholdi qui sera plus tard en 1886 l'auteur de la célèbre Statue de la Liberté sur Liberty Island, au sud de Manhattan)
ÉTUDES ET PROJETS EN L'HONNEUR DES DÉPUTÉS GIRONDINS
Dès 1868, l'architecte Julien Guadet, petit-neveu du député Girondin Élie Guadet, établit un projet de monument à la mémoire des Girondins pour la place Dauphine (actuelle Place Gambetta: c'est sur cette place que les dernières exécutions de députés Girondins et de leurs partisans, ont eu lieu). Le projet (ci-dessous) ne sera pas réalisé, mais l'idée sera reprise bien plus tard...
Alors que bien peu des Girondins étaient effectivement originaires de la Gironde, c'est sans doute parce qu'ils étaient considérés comme des martyrs que les Bordelais ont manifesté un si grand intérêt pour les Girondins.
En 1881, la ville de Bordeaux avait émis le voeu d'ériger une statue en hommage aux députés du groupe des Girondins, battus par les Montagnards lors de la Terreur à la Révolution, et pour prouver l'attachement de la ville à la République.
Le 19 juin 1883, la municipalité vota pour ce monument, couronné par une statue de la République et élevé face au Grand-Théâtre, sur les allées de Tourny.
(prenant ainsi la place de la 2ème fontaine des allées Tourny, voir: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaines-tourny).
En 1881, 28 projets furent présentés au concours organisé par la municipalité qui en retint cinq, puis, à l'issue d'un deuxième concours, trois qu'elle récompensa.
Mais aucune exécution ne suivit ces travaux prometteurs...
Le 29 mars 1887, le centre des allées de Tourny est choisi comme emplacement d'un monument surmonté d'une statue de la République et, le 10 juin suivant, par arrêté, un concours est ouvert à tous les artistes français pour proposer un projet.
Au second tour, le premier prix est attribué en 1888 à Jules Jacques Labatut, statuaire, et Esquié, architecte, pour leur projet intitulé Alta fa qui pot (« Ainsi fait qui peut » en occitan).
Le projet de Labatut (statuaire) et Esquié (architecte) ne sera cependant pas réalisé : c'est celui intitulé Gloria victis (« Gloire aux vaincus », en latin), présenté par le statuaire Achille Dumilâtre et l'architecte Deverin, arrivé second au concours, qui sera retenu après avoir été revu par Dumilâtre et l'architecte Victor Rich (recommandé à la ville de Bordeaux par Garnier, l'architecte de l'Opéra parisien) .
(Petite anecdote: Achille Dumilâtre était Bordelais et Jules Jacques Théodore Dominique Labatut Toulousain...😊)
ŒUVRE DE BARTHOLDI REFUSÉE PAR LA VILLE BORDEAUX, FINALEMENT ACQUISE PAR LA VILLE DE LYON
En 1887, le Maire de Bordeaux s’adresse de nouveau au sculpteur Bartholdi – alors que ce dernier a acquis une renommée mondiale en tant qu’auteur de La Liberté éclairant le monde – pour réaliser la décoration de la place des Quinconces. Bartholdi reprend alors son projet initial et propose de le compléter de 2 fontaines représentant "La Garonne et ses affluents se précipitant vers l’Océan".
La fontaine du "Char triomphal de la Garonne" est réalisée en 1888 par la société Gaget & Gauthier, qui a travaillé avec lui sur la Statue de la Liberté. La fontaine fut présentée à l'Exposition universelle de Paris de 1889 (qui avait pour but de commémorer le 100ème anniversaire de la révolution française), sous un dôme immense qui raccorde une galerie de 30 mètres au Palais des Machines. (voir ci-dessous)
Mais en 1888 la Mairie de Bordeaux décide d’abandonner de nouveau le projet, le prix est jugé trop élevé (devis en bas de page: §"Anecdotes", montant: 474 062 fr.) et adresse à Bartholdi la somme de 3500 francs pour le dédommager... Bartholdi écrivit: « Je regrette bien de ne pas avoir eu à continuer des études et de voir que mon ancienne œuvre couronnée il y a 30 ans soit restée ajournée à une date inconnue »... (voir ses courriers en fin de page: §Anecdotes)
Et c'est finalement le Maire de Lyon, Antoine Gailleton qui prend contact avec Gaget pour l’achat de la fontaine. En février 1890 la ville de Lyon en fait l'acquisition pour 100 000 francs, et l'inaugure le 22 septembre suivant sur la place des Terreaux. (elle sera d'ailleurs déplacée à nouveau sur cette même place le lundi 7 décembre 1992).
(Vue pour l'exposition bordelaise de 1895 intégrant le projet des 2 chars de Bartholdi)
Vers la fin de 1891 (25 septembre), M. Armand Ducos (petit neveu de Ducos et Fonfrède), qui avait déjà fait une conférence publique sur les Girondins, à l'Alhambra de Bordeaux, fit naître dans l'esprit de la Municipalité un autre projet consistant à remplacer le bassin vieillot et l'étique gerbe des Quinconces (voir: https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/monument-aux-girondins/le-bassin-des-quinconces) par quelque chose de plus artistement étoffé...
PROJET FINAL DU MONUMENT AUX GIRONDINS
À la suite de l'échec des négociations avec Bartholdi, la ville de Bordeaux prendra donc la décision de regrouper les 2 projets: celui du Monument aux Girondins, et celui de la Fontaine en n'en formant plus qu'un, celui d'un Monument-Fontaine qui sera érigé sur la place des Quinconces.
Sans nouveau concours public, sans prendre d'ailleurs aucun engagement, on fit appel directement ou par relations à quelques artistes, entre autres, au bordelais Dumilâtre.
Le projet de Dumilâtre et Rich est ainsi repris en lui adjoignant 2 bassins. Ce projet prévoyait pas moins de 55 statues, avec les dimensions suivantes: 65 mètres de longueur dans l'axe du cours du 30-Juillet, 44 mètres de longueur dans l'axe des Quinconces et 50 mètres de hauteur.
L'emplacement du monument est choisi sur la place des Quinconces, à l'intersection de son axe longitudinal et du prolongement du cours du XXX juillet.
Dumilâtre proposa en mars 1893 son projet définitif. A une très grande majorité de l'Administration municipale, la nouvelle œuvre si attrayante, si harmonieuse dans sa complexité et si bien appropriée à la place des Quinconces, fut favorablement accueillie et adoptée, sous réserve de quelques très légères modifications et du devis à produire. Le devis du projet Dumilâtre, établi à 570 000 F, fut adopté par le conseil municipal le 14 novembre 1893. Cette somme devant être prélevée sur les revenus du legs Godard, destiné à l'embellissement de la ville. Les travaux débutent le 13 janvier 1894, avec l'érection d'un échafaudage en bois de 54 mètres de hauteur. Ils se termineront en 1902. Ils furent ponctués de difficultés et de retards qui, inévitablement, augmentèrent le prix de revient. (La pierre de taille prévue pour la terrasse fut remplacée par du marbre de Lunel, tandis que le deuxième soubassement fut édifié en marbre blanc et le piédestal en pierre de Corgoloin.)
Les difficultés seront liées au tempérament extravagant du statuaire que sa mégalomanie avait conduit à promettre la remise de 55 modèles en 18 mois. De plus, la livraison des modèles aux praticiens-sculpteurs pour le marbre ou aux mouleurs pour le bronze et leur exécution définitive sont perpétuellement ralenties par l'inexactitude de Dumilâtre et sa mésentente grandissante avec les techniciens.
La Ville de Bordeaux le met en régie en 1895 et résilie son contrat en 1896 ! Le coût triplera: de 570000 F votés pour l'ensemble des · travaux, on en sera environ à 1 500000 F en 1902 ...
Dumilâtre s'était entouré d'innombrables praticiens et sculpteurs mais s'était attaché pour l'aider dans l'exécution des 55 statues prévues, deux sculpteurs de talent qui terminèrent le monument :
Gustave DEBRIE (Paris 1842 - 1925): En ce qui concerne les chevaux-marins, pièces maîtresses de la sculpture du Monument, il en revendiquera à plusieurs reprises l'entière création et s'en expliqua dans sa correspondance. Il a d'ailleurs fait apposer sa signature par le fondeur sur ces pièces (patte des chevaux-poissons).
Félix CHARPENTIER (Bollène 1853 - 1924): C'est lui qui sera chargé après 1896 de terminer les figures du premier bassin et d'exécuter celles du second bassin. Il terminera en 1902 par le Groupe du Bonheur, certainement les figures allégoriques les plus expressives de cet ensemble, dans le style " art nouveau ".
Quant à l'architecte Victor RICH, sa collaboration avec Dumilâtre date au moins de 1878. En 1889, iI est mis au courant du projet. Il fut de bout en bout le seul responsable de l'exécution de cet ensemble devant la Ville de Bordeaux. Directeur des Travaux et régisseur de la sculpture à partir de 1895, c'est assurément à lui, à son sérieux, à sa ténacité malgré d'énormes difficultés que l'on doit que cet ensemble ait été pratiquement terminé en 1902.
Lettre de Dumilâtre, résumant son projet :
« J'ai d'abord évité, du moins dans sa manifestation extérieure, de donner à mon œuvre un aspect funèbre; mais au contraire, j'ai voulu affirmer le sentiment du triomphe et de la victoire; car, il s'agit bien d'une œuvre de glorification. Une colonne, couronnée d'une statue de la Liberté — les Girondins sont morts pour la fonder — l'emporta de suite dans ma pensée sur toute autre combinaison.
Ce monument est essentiellement commémoratif. En le regardant, chacun doit le comprendre : la formule que j'ai choisie, une colonne, m'a semblé devoir exprimer de suite l'idée du triomphe avec une note discrètement funèbre.
L'idée des bassins m'est venue en songeant à la population plutôt gaie, insoucieuse et aimable qu'on rencontre sur les promenades. La gaieté à la base était indispensable; c'est d'abord là que le regard se porte. Il fallait motiver ces bassins: ce qui m'a entraîné, à l'instar de Versailles, à faire figurer des personnages groupés et symbolisant le triomphe des idées pour lesquelles mes héros sont morts, la République, la Paix et la Concorde.
Ces bassins sont donc devenus par ce fait les corollaires indispensables de la colonne. Ils la complètent esthétiquement parlant et font comprendre l'étendue de l’œuvre des Girondins : d'un côté le triomphe de la Concorde et de la Paix, de l'autre celui de la République.
L'idée générale trouvée, il ne s'agissait plus que de la formuler dans une œuvre d'art ».
CONSTRUCTION DU MONUMENT AUX GIRONDINS
Le monument occupe au centre du rond-point de la place des Quinconces un emplacement de 65 mètres de long dans un axe des bassins sur 44 mètres de large dans l'axe de la place. Il a 50 mètres de hauteur.
Le Monument est donc établi sur un vaste soubassement rectangulaire, qui constitue sa base proprement dite et sert de crypte; on y accède par quatorze marches en granit avec palier, dont l'un fait face à la rivière, l'autre, demi- circulaire, au cours Tournon.
A droite et à gauche de ce soubassement, deux importants bassins, dont l'un faisant face à la place de la Comédie, représentera le Triomphe de la République, l'autre, faisant face au cours du XXX-Juillet, celui de la Concorde et de la Paix.
Concernant les éléments des sculptures en bronze, étant donné l'importance de la commande, la fonte des pièces sera confiée à quatre fonderies d'art qui ont compté les meilleurs maîtres de forges:
Les anciens Ets DENONVILLIERS ont fondu les 4 chevaux reptiles et la Liberté dans leur atelier de Sermaize-sur-Sault (Marne)
Les Ets LEBLANC-BARBEDIENNE (ayant succédé en 1892 à la Maison BARBEDIENNE) On leur confia le premier groupe réalisé pour le Bassin de la République: "Le Mensonge, le Vice et l'Ignorance".
Les Ets DURENNE (associés très tôt aux Ets du VAL d'OSNE) furent chargés en 1895 et 1896 de fondre pour le " Triomphe de la République, les coquilles, les grenouilles, les roseaux et les six enfants.
Les FONDERIES DU VAL D'OSNE recevra la commande de la plus grande partie de la fonte des bassins : " La République ", tout le bassin du " Triomphe de la Concorde " et les quatre chevaux-poissons.
PRÉSENTATION DU MONUMENT À LA 13ÈME EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
Le 13 mai 1895, la colonne terminée fut présentée aux officiels par le maire Alfred Daney, au cours de la 13e exposition de la Société philomathique.
=> On remarquera l'absence de toutes les sculptures en pierre et en bronze... (voir flèches ci-dessous)
LE "MONUMENT AUX GIRONDINS" ... SANS GIRONDINS !!! INCROYABLE, MAIS VRAI !!! 😳
A la fin du chantier, en 1902, il manquait toujours de l’argent et le projet ne sera pas réalisé en entier : bien que dédié aux Girondins, les 2 groupes de statues représentant 8 des principaux députés ne seront jamais réalisés et leurs emplacements sur le socle de la colonne, en arrière de chacune des deux fontaines, demeurent toujours inoccupés.
L'explication pourrait être également plus politique que matérielle. Comme le fera remarquer un adjoint au Maire en 1899 " la colonne élevée à leur mémoire suffit à les représenter ".
> Les deux groupes de députés étaient formés:
d'une part de Pierre Victurnien Vergniaud, François Nicolas Léonard Buzot, Jérôme Pétion de Villeneuve, et Charles Jean Marie Barbaroux,
d'autre part d'Élie Guadet, Armand Gensonné, Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède et Jean-Antoine Grangeneuve.
On notera que l'architecte Raoul Jourde proposa de couper la colonne en deux et fondre les chevaux de bronze pour exécuter les fameux groupes des Girondins, aujourd'hui toujours absents du socle... 😑😵
Les chances de ce projet furent définitivement compromises avec la disparition des maquettes de plâtre à grandeur d’exécution des 2 groupes dans l’effondrement de l'atelier du sculpteur Dumilâtre lors d'une tempête...
=> Ci-dessous les vues des esquisses et maquettes des 2 groupes de Girondins tels qu'ils avaient été pensés pour le Monument aux Girondins:
Vers les Chartrons: Guadet, Gensonne, Grangeneuve et Boyer-Fonfrède.
Vers le Grand Théâtre: Vergniaud, Buzot, Petiot et Barbaroux.
Maquette vendue le 13 Mai 1997 à l'Hôtel Drouot par l'étude Tajan.
Maquette du Musée de la Révolution (Château de Vizille, Isère)
(représentant Vergniaud, Buzot, Pétion et Barbaroux)
LES 8 DÉPUTÉS GIRONDINS À QUI LE MONUMENT AURAIT DÛ RENDRE HOMMAGE ET QUI N'ONT PAS ÉTÉ REPRÉSENTÉS
> 1er Groupe: Victurnien Vergniaud, François Nicolas Léonard Buzot, Jérôme Pétion de Villeneuve, et Charles Jean Marie Barbaroux,
> 2ème Groupe: Élie Guadet, Armand Gensonné, Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède et Jean-Antoine Grangeneuve.
=> CLIQUEZ CI-DESSOUS SUR LE NOM DE CHACUN D'ENTRE EUX POUR VOIR LE DÉTAIL DE LEUR PORTRAIT:
Pierre Victurnien VERGNIAUD
(né le 31 mai 1753 à Limoges - guillotiné 31 octobre 1793 à Paris) était un avocat, homme politique et révolutionnaire français.
Vergniaud ne doit pas être réduit à son éloquence. Par-delà son talent oratoire, il reste un des grands acteurs de la Révolution. Président à plusieurs reprises de l'Assemblée législative et de la Convention nationale, c'est lui qui déclara la « patrie en danger » (discours du 3 juillet 1792). C'est également lui qui prononça la suspension du roi au 10 août 1792 et le verdict qui condamna Louis XVI à la mort. Il fut pour beaucoup dans la chute du trône, et la levée en masse des citoyens pour la guerre. Il fut avec Georges Danton une des grandes voix de la Révolution, ce qui fit regretter à Michelet que ces deux hommes ne se soient pas entendus.
En 1789 Vergniaud a trente-sept ans quand la Révolution éclate à Paris et partout ailleurs en France. Par le biais de la Société des amis de la Constitution, il suit de près les grands événements qui ont lieu à Paris, il s'informe par les journaux et les gazettes. À cette période, Vergniaud est encore favorable à la monarchie constitutionnelle mais la tentative de fuite du roi, le 20 juin 1791, la fusillade du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791 et l'impopularité naissante de l'Assemblée constituante, jugée trop modérée par les publicistes et les sections parisiennes remodèlent la pensée politique de Vergniaud, comme celle de bien d'autres révolutionnaires à l'automne 1791. Il présente alors sa candidature à Bordeaux et se fait élire député pour l'assemblée législative qui succède à l'assemblée constituante.
Incarcéré à la Force puis au Luxembourg, il condamne l'insurrection fédéraliste fomentée par ses anciens amis. Il est guillotiné le 31 octobre 1793 avec 21 autres députés girondins.
François Nicolas Léonard BUZOT
(né à Chartres le 3 janvier 1756, mort dans la commune de Saint-Magne-de-Castillon le 24 juin 1794) Né dans une famille de gens de justice, Buzot est avocat à Évreux, sa ville natale.
En 1789, il rédige le cahier de doléances du bailliage et il est élu député du tiers état. Siégeant à l'extrême gauche et lié à Robespierre, il joue un très grand rôle dans la rédaction de la Déclaration des droits de l'homme, dans celle de la Constitution de 1791, dans la division en départements, dans la réorganisation des finances et dans celle de la justice.
Juge au tribunal de cassation, en février 1791, il se lie alors avec Mme Roland, épouse du ministre de la Justice, dont il fut, sans doute, le soupirant préféré. Après la fuite du roi à Varennes en juin 1791, il se prononce pour la République et demande la mise en jugement du souverain. Président du tribunal civil d'Évreux, il est élu à la Convention, en septembre 1792, siège parmi les amis du ménage Roland et devient alors un adversaire acharné de Danton et de Robespierre, des organisations révolutionnaires parisiennes et des « tricoteuses » ; il prononce de vibrants plaidoyers en faveur de la liberté individuelle et contre le maximum sur les denrées et les salaires, dénonçant la collusion entre le Comité de salut public et le Tribunal révolutionnaire.
Décrété d'arrestation le 2 juin 1793, il cherche à organiser l'insurrection fédéraliste à Évreux, puis à Caen, et se réfugie finalement dans le Bordelais. Avec Buzot et Barbaroux, avec lesquels il vit caché à Saint-Émilion pendant dix mois. Quand Salle et Guadet sont arrêtés dans la maison du père de Guadet, se croyant menacé, il quitte son asile, chez le perruquier Troquart (chez qui il s'était réfugié depuis le 20 janvier 1794), en pleine nuit avec Buzot et Barbaroux. Toutefois, un berger les aperçoit dans un bois de pins. Barbaroux se tire un coup de pistolet, mais il se manque et se fait prendre (il est guillotiné le 25 juin). De leur côté, Pétion et Buzot s'enfoncent dans un champ de blé et se tuent d'un coup de pistolet à Saint-Magne-de-Castillon. On retrouve leurs cadavres, à moitié dévorés par les loups, quelques jours plus tard.
Charles Jean Marie BARBAROUX
(né le 6 mars 1767 à Marseille et guillotiné le 25 juin 1794 à Bordeaux) Il était le fils de Jean-Barthélemy Barbaroux, un négociant, et de Catherine Pons.
Il a commencé ses études chez les Oratoriens de Marseille, puis a étudié le droit à Aix-en-Provence et est devenu un avocat prospère. À vingt ans, il est devenu avocat et patriote actif dans sa ville natale. Il a embrassé avec passion les idées révolutionnaires.
En 1789, il a été nommé greffier de la commune de Marseille. En 1791, il a été envoyé à l'Assemblée législative pour demander l'accusation de la direction du département des Bouches-du-Rhône, complices d'un mouvement royaliste à Arles. Il a contribué à l'insurrection du 10 août 1792. Sa contribution lui a valu d'être élu député des Bouches-du-Rhône à la Convention le 5 septembre 1792. Il s'est opposé aux Montagnards dès le premier jour de sessions. Il a attaqué Jean-Paul Marat et les massacres de septembre, et a proposé de dissoudre la Commune de Paris.
Après la défaite de son parti le 2 juin 1793, proscrit comme ennemi de la République, il est arrêté mais réussit à échapper au gendarme qui le gardait, et se réfugia à Caen où il organisa, avec Buzot et Gorsas, l’armée qui devait délivrer la Convention et qui fut défaite à la bataille de Brécourt.
Ensuite embarqué à Quimper pour Bordeaux, il se réfugia à Saint-Émilion, où il trouva asile chez la belle-sœur de Guadet, Mme Bouquey avec Pétion, Guadet et Buzot, en s'y cachant dans un puits. Pour ne pas mettre en péril Mme Bouquey après que des soupçons eurent été émis sur son compte, les députés quittèrent leur cachette pour se disperser dans la campagne de Castillon. Barbaroux, Buzot et Pétion, survécurent en se dépouillant de tout ce qu'ils possédaient, excepté leurs armes. Le 18 juin 1794, entendant une fête militaire dans un village voisin, les trois députés se persuadèrent que la Garde nationale venait les chercher. Il décida de se suicider, mais, en tentant de se tirer un coup de pistolet dans la tête, ne parvint qu'à se briser la mâchoire. Il resta quelques jours aux côtés des cadavres de Pétion et Buzot avant d'être arrêté et rapidement ramené à Bordeaux pour y être exécuté le 25 juin 1794.
Jérôme Pétion de VILLENEUVE
(né le 3 janvier 1756 à Chartres et est décédé le 24 juin 1794 à Saint-Magne-de-Castillon) Il a fait ses études chez les Oratoriens de Vendôme puis à 18 ans chez un procureur à Paris avant de s’inscrire au barreau de Chartres en 1778. Il a tenté de se faire un nom en littérature, concourant à divers prix et publiant plusieurs mémoires. Il était également membre actif de la Société des Amis des Noirs.
En 1789, il a été élu député aux états généraux par le tiers état de son bailliage. Il a été un bon orateur et, jusqu’à la fin de la Constituante, un compagnon inséparable de Robespierre qui appréciait son honnêteté. Il fréquentait le salon de Mme Roland et a été chargé de négocier avec la légation de Prusse une alliance contre l’Autriche. Cependant, la fuite du roi a mis fin aux pourparlers. En novembre 1791, il a été élu maire de Paris en succession de Bailly. Il a été accusé le mois suivant par le journal de Brissot de tenir des conférences secrètes avec les Tuileries. De février à fin avril 1792, il a tenté vainement de réconcilier pacifistes (Robespierre) et bellicistes (brissotins) qui s’accusaient mutuellement de faire le jeu de la Cour. Lors des discussions sur la déclaration de guerre au « roi de Bohême » en mai et juin 1792, il a contribué à accroître la fermentation révolutionnaire dans Paris par ses mesures concernant l’exercice du culte catholique.
Il a « canalisé » la manifestation du 20 juin grâce à la garde nationale. Suspendu de ses fonctions de maire par le département, mais rétabli par la Législative, il a fait distribuer des armes au peuple la veille du 10 août. Mais il a eu, lors de la journée, une attitude hésitante et a même manqué d’être pris en otage par les défenseurs des Tuileries. Il s’est efforcé, en vain, de calmer les septembriseurs.
Élu dans l’Eure-et-Loir comme député à la Convention, il a présidé l’assemblée au début de la session, siégeait aux côtés des Girondins et se montrait « gauche et maladroit entre tous ».
Après l'insurrection du 2 juin 1793, il est décrété en état d'arrestation, mais réussit à s'évader le 24 juin et rejoint Caen avec Guadet, où il tente de soulever la Normandie contre la Convention. Après la bataille de Brécourt en juillet 1793, il passe dans le Finistère (il est caché avec d'autres girondins dans un manoir à Pouldavid), d'où il s'embarque pour la Gironde (Bordeaux était entré en insurrection contre la Convention) avec Buzot et Barbaroux, avec lesquels il vit caché à Saint-Émilion, près de Bordeaux, pendant dix mois. Quand Salle et Guadet sont arrêtés dans la maison du père de Guadet, se croyant menacé, il quitte son asile, chez le perruquier Troquart (chez qui il s'était réfugié depuis le 20 janvier 1794), en pleine nuit avec Buzot et Barbaroux. Toutefois, un berger les aperçoit dans un bois de pins. Barbaroux se tire un coup de pistolet, mais il se manque et se fait prendre (il est guillotiné le 25 juin). De leur côté, Pétion et Buzot s'enfoncent dans un champ de blé et se tuent d'un coup de pistolet à Saint-Magne-de-Castillon. On retrouve leurs cadavres, à moitié dévorés par les loups, quelques jours plus tard.
Armand GENSONNÉ
(né à Bordeaux, le 10 août 1758, guillotiné à Paris, le 31 octobre 1793)
Armand Gensonné refuse la désignation de secrétaire de la ville de Bordeaux par le roi, mais accepte d'être élu membre de la municipalité et de devenir procureur de la commune en 1790. Élu à l'Assemblée législative, il soutint Jacques Pierre Brissot et se rangea dans le camp des Girondins. Lors de son arrivée à Paris, il s'inscrit à la société des amis des Noirs dont l'objectif était d'obtenir l'égalité entre les hommes blancs et de couleurs. Comme rapporteur du Comité diplomatique, il se signala par la demande de mise en accusation des frères du roi et la déclaration de la guerre à l'Autriche (20 avril 1792).
Réélu à la Convention nationale, il devint membre du Comité de constitution et du Comité diplomatique. Au Procès de Louis XVI, il demanda la ratification par le peuple du jugement de la Convention nationale; se prononça pour la culpabilité du roi et pour la peine de mort, sans sursis. Armand Gensonné est un des plus modérés parmi les Girondins et on lui reprochera, au moment de son procès, un mémoire adressé au roi la veille du 10 août 1792 et ses relations avec Charles François Dumouriez. Il demanda des poursuites contre les auteurs des massacres de Septembre (1792).
Dénoncé par les sections de Paris, il fut décrété d'arrestation le 2 juin 1793 avec les Girondins, il aurait pu s'enfuir grâce à des complicités, il s'y refuse : « Je ne me fais aucune illusion sur le sort qui m'attend, mais je subirai sans m'avilir. Mes commettants m'ont envoyé ici : je dois mourir au poste qu'ils m'ont assigné. » Il fut traduit devant le Tribunal révolutionnaire du (3 au 9 octobre 1793; condamné à mort, il fut guillotiné le 31 octobre 1793, avec 21 autres députés girondins. Il fut inhumé au cimetière de la Madeleine.
Élie GUADET
(né à Saint-Émilion le 20 juillet 1758 et mort guillotiné à Bordeaux le 20 juin 1794)
Quand la Révolution française éclate en 1789, Élie Guadet, issu d’une famille de magistrats girondins, a déjà acquis une solide réputation de plaideur à Bordeaux. Nommé administrateur du département de la Gironde en 1790 puis président du tribunal criminel de Bordeaux, il est élu la même année député de la Gironde à l’Assemblée législative.
Avec Gensonné et Vergniaud, il sera l’un des fondateurs du groupe politique des girondins. Il préside l’Assemblée nationale du 22 janvier au 5 février 1792 et préside la Convention nationale du 18 octobre au 1er novembre 1792.
Envoyé par la Gironde à la Convention, excellant aux attaques personnelles et à la polémique, Guadet devient dès lors est l’un des adversaires les plus farouche des Montagnards, particulièrement de Robespierre, Danton et surtout Marat, sa bête noire, contre lequel il avait déjà obtenu des poursuites en mai 1792. À nouveau, il obtient la mise en accusation de l’« ami du peuple » par l’Assemblée nationale le 12 avril 1793. Paradoxalement, il votera contre sa propre proposition. C’est lui qui proposera, le 18 juin, la nomination d’une commission des Douze afin d’enquêter sur les « exactions » de la Commune de Paris et de veiller à la sécurité de l’Assemblée.
Guadet s’enfuit dans un premier temps à Caen où, avec Pétion il participe à la tentative d’insurrection provinciale dans le but de faire plier la Convention. Après l’échec de cette tentative, Guadet se réfugie en Gironde avec Pétion, Buzot, Barbaroux, Jean-Baptiste Salle et Jean-Baptiste Louvet de Couvray. Guadet se cache à Saint-Émilion pour finalement être arrêté, en compagnie de Salles, dans la propre maison de son père. Interrogé le 18 Juin 1794, il encourt la peine de mort sous vingt-quatre heures en raison de sa mise hors de la loi. Guadet est condamné et guillotiné dès le lendemain, le 19 juin, à Bordeaux, place Dauphine, en même temps que son père, sa tante, son beau-frère et sa belle-sœur, Madame Bouquey...
Jean-Baptiste BOYER-FONFRÈDE
(né à Bordeaux, 5 décembre 1766, guillotiné le 31 octobre 1793) Membre d'une des principales familles de négociants de Bordeaux il est le fils de Pierre Fonfrède, sieur de La Tour Blanche et de Marie-Caroline Journu (née en 1735). Il a notamment un frère, François Bernard Boyer-Fonfrède.
Contrairement à son milieu, il se montre fortement opposé à l'esclavagisme. Jean-Baptiste suit une formation pour devenir négociant et va quelques mois vivre en Hollande. Sa famille, proche du milieu maçonnique, possède des plantations à Saint-Domingue et des navires qui font le commerce entre les îles, les villes Hanséatiques et Bordeaux. Sa famille est aussi alliée à la famille Journu, autre grande famille de négociants, dont Bernard Journu-Auber et Antoine-Auguste Journu d’Artiguevieille, baron de Saint-Magne (1753-1794), sont les membres les plus en vue. Il se fait remarquer à Bordeaux, dès les premiers jours de la Révolution en tant qu'orateur. Il devient membre du Musée de Bordeaux et de la loge maçonnique de l’Amitié en 1790. Député à la Convention nationale en 1792, il se signale par son éloquence et son courage : il dénonce les massacres de Septembre, s'oppose à l'organisation du tribunal révolutionnaire et accuse Jean-Paul Marat. On le retrouve aussi très actif au sein de la Commission du Commerce et des colonies (à laquelle appartiendra bientôt Bernard Journu-Auber.) Il vote la mort de Louis XVI.
Cependant, au 31 mai, il est sauvé par Marat lui-même comme s'étant opposé, dans la commission des douze, à l'arrestation d'Hébert et de Dumas. Il n'en continue pas moins à combattre la Montagne avec vigueur. Enfin, sur la proposition d'Amar, il est traduit au tribunal révolutionnaire, condamné et exécuté à Paris avec les Girondins en 1793, dont son propre beau-frère, Jean-François Ducos (1765-1793), il n'a que 27 ans, et sa femme est alors enceinte de leur quatrième enfant.
Pour la totalité de sa période d'activité, du 23 octobre 1793 au 31 juillet 1794, la commission militaire de Bordeaux, durant 157 séances sur 282 jours, fait comparaitre 898 prévenus, prononce 376 acquittements et 302 condamnations à mort. Elle distribue en outre des amendes, pour un total de 6.940.300 livres, dont l'utilisation n'est pas clairement identifiée.
Jean-Antoine LAFARGUE de GRANGENEUVE
(né le 4 décembre 1751 à Bordeaux et mort exécuté le 21 décembre 1793 dans la même ville) Fils d'un avocat au Parlement de Bordeaux, Grangeneuve est un des plus célèbres avocats de sa ville natale avant la Révolution.
En 1789, il adhère avec ferveur aux idées révolutionnaires et fonde la Société populaire de Bordeaux. Il devient également substitut du procureur à la commune de la cité.
Après la chute de Louis XVI, les idées du député girondin changent significativement. Beaucoup plus modéré, il dénonce l'un des premiers les massacres de Septembre.
Grangeneuve est réélu le 6 septembre 1792 député à la Convention, mais cette fois-ci pour les Bouches-du-Rhône, département dominé par le brissotin Barbaroux, le quatrième sur dix, avec 372 voix sur 674 votants. Il siège tout naturellement avec les Girondins et attaque la Commune de Paris et Marat.
Au cours du procès de Louis XVI, il vote pour l'appel au peuple, la détention jusqu'à la paix, mais ne se prononce pas sur le sursis. Le 13 avril 1793, il se prononce en faveur de la mise en accusation de Marat. Il accuse aussi les Montagnards de vouloir instituer une nouvelle tyrannie. En mai 1793, il défend la Commission des Douze, attaquée par la Commune de Paris et la Montagne.
Ces positions conservatrices entraînent la perte de Grangeneuve. Lors des Journées du 31 mai et du 2 juin 1793, il fait partie des députés girondins décrétés d'arrestation. Il parvient malgré tout à s'échapper et se réfugie chez lui à Bordeaux. Mis hors la loi le 28 juillet, il est dénoncé et arrêté en décembre.
Traduit devant une commission militaire, Grangeneuve est condamné à mort sur simple constatation de son identité. Il est guillotiné le 21 décembre 1793 en compagnie de son frère, Jean Grangeneuve, administrateur du département.
Cependant, en 1989, pour le bicentenaire de la prise de la Bastille, une plaque commémorative, gravée des noms de huit députés girondins, est apposée au monument. Néanmoins, le choix diffère du projet initial, les noms retenus étant ceux des 8 membres du parti girondin effectivement députés du département de la Gironde.
Ainsi, les noms de seulement 5 des 8 députés formant les deux groupes de statues prévus initialement se retrouvent sur cette plaque. Ceux de François Bergoeing, Jean-François Ducos, et Jacques Lacaze, ont été substitués à ceux de Barbaroux (député des Bouches-du-Rhone), Buzot (député de l'Eure), et Pétion (député d'Eure-et-Loir), morts tragiquement dans le département de la Gironde où ils avaient tenté de se réfugier en suivant Guadet. (Voir dans le §"M'ENFIN" de l'item des Girondins "La Grotte des Girondins" de Saint-Emilion ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/statues-de-bordeaux/monument-aux-girondins/les-girondins)
Sept des députés mentionnés sur la plaque sont morts exécutés. François Bergoeing a fini naturellement sa vie à Bordeaux en 1829, après avoir notamment fait partie des membres du Comité de sûreté générale.
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On notera que la mémoire des Girondins reste gravée sur les plaques du quartier du Jardin Public, hommage discret à ceux qui ont été longtemps considérés comme de véritables martyrs de la Révolution...
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
Rendons à César ce qui est à Victor !!! 😊
Achille Dumilâtre avait vu "grand": 55 statues de bronze, chevaux et personnages pour animer les fontaines... Des retards de livraison, la mésentente avec les techniciens et le caractère exécrable de l'architecte, provoquent la résiliation du contrat et la mise en régie du projet par la ville de Bordeaux en 1895.
Victor Rich fut en fait de bout en bout le seul responsable de l'exécution de cet ensemble devant la ville de Bordeaux. Directeur des travaux et régisseur de la structure à partir de 1895, c'est assurément lui, à son sérieux, à sa ténacité, malgré d'énormes difficultés, que cet ensemble fut pratiquement terminé en 1902.
PROGRAMME DU CONCOURS DE 1857 POUR LA FONTAINE DES QUINCONCES
Son "Auguste" Personne eut quand même la "Liberté" d'exprimer son Art à Bordeaux...😊
En 1886, la commune charge Frédéric-Auguste Bartholdi d’imaginer une fontaine monumentale pour la place Picard. Le 14 mai 1886, le sculpteur adresse un courrier à M. Bréas (président du patronage des Chartrons), en réponse à la demande qui lui a été faite de réaliser une petite réplique de la "Statue de la Liberté", destinée au quartier des Chartrons.
Le sculpteur est à son apogée : il vient de réaliser la statue de la Liberté à New-York ("La Liberté éclairant le monde"... son visage austère serait inspiré de celui de Isabella Eugénie Boyer la femme de Merritt Singer, l'inventeur des célèbres machines à coudre), avec la collaboration, pour la charpente métallique, de l’ingénieur Gustave Eiffel. Une femme drapée dans sa toge, brandissant la flamme de la liberté, piétinant les chaînes brisées de l’esclavage… le symbole est si fort que de multiples répliques fleurissent : à Poitiers, à Colmar, au jardin du Luxembourg à Paris… et bientôt à Bordeaux.
Comme les bronzes du Monument Aux Girondins, cette statue fut elle aussi déboulonnée pendant la seconde guerre mondiale dans le cadre de la récupération des métaux non ferreux. Mais celle-ci fut finalement fondue ☹ ...
Le descriptif de cette "statue-fontaine" disparue est consultable sur ce même site en cliquant ici:
=> https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-statue-liberte
ENSEMBLE DES ÉCHANGES AVEC AUGUSTE BARTHOLDI
Ainsi font font...fontaine! A Bordeaux, il en eut voulu trois ! 😊 Les fontaines de Visconti...
Issu d’une célèbre famille d’archéologues italiens (son grand-père Giambattista Antonio Visconti a fondé le musée du Vatican dont son père, fut le conservateur), Louis Tullius Visconti est né à Rome, le 11 février 1791. Visconti passa son enfance à Rome, la ville aux 2 000 fontaines, et conserva de cette enfance romaine une passion. Pendant vingt ans, de 1824 à 1849, Visconti travailla presque sans discontinuer aux quatre fontaines de Paris: les fontaines Gaillon (1824-1828), du square Louvois (1835-1839), Molière (1841-1843) et de la place Saint-Sulpice (1842-1848).
Lorsqu’il apprit, en 1852, que le gouvernement autorisait la ville de Bordeaux à emprunter pour construire des fontaines monumentales, il prépara trois projets : la fontaine de Mercure pour la place Dauphine, la fontaine de la ville de Bordeaux pour la place des Quinconces et la fontaine des Trois Grâces, destinée à l’origine à remplacer la statue de Tourny.
Voir page dédiée à la fontaine des 3 Grâces sur ce même site: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-des-3-graces
Visconti ne construira pas sa cinquième fontaine. Il mourut d’une crise cardiaque en 1853. Mais les dessins qu’il n’avait pu envoyer, son fils – qui signera l’ouvrage consacré aux fontaines – les offrira à la ville, comme « la dernière pensée du grand architecte ». Un seul verra le jour sur la Place de la Bourse…
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Projet pour la Grande Fontaine de Bordeaux, Place des Quinconces
Projet pour la fontaine de Mercure, Place Dauphine (Gambetta)
Projet pour la Fontaine des Trois-Grâces (Bourse)
Projet de Fontaine "Bouillon" Pfnor 😊
Rodolphe Pfnor (/Rudolf Pfnorr) : Projet d'une fontaine monumentale pour la place des Quinconces à Bordeaux, plan général, plan des fondations, entre 1853 et 1855.
AUTRES PROJETS DE FONTAINES POUR LA PLACE DES QUINCONCES (NON RÉALISES)
AUTRES RÉALISATIONS DE DUMILÂTRE À BORDEAUX
La Ville de Bordeaux, avant le "Monument aux Girondins", lui fit plusieurs commandes officielles dont le buste de Montesquieu pour la Faculté de Droit (1879) et la statue de la" Poésie lyrique" pour l'escalier du Grand Théâtre (1882).
A Paris, on peut citer, au Père Lachaise, le monument à la mémoire des aéronautes Crocé-Spinelli et Sivel (1878), les statues de Cavaignac et Viollet-le-Duc à l'hôtel de Ville (1880-1881) et surtout le jeune vendangeur (1886) acquis par le Musée du Luxembourg.
Sa grande œuvre restera le "Monument aux Girondins". Même après son éviction l'ensemble reflètera son talent et restera caractéristique des différentes tendances de la sculpture à cette époque. Cet artiste au caractère exécrable, toujours insolvable, va disparaître de la scène artistique au tournant du siècle, après la rupture de son contrat avec la Ville de Bordeaux en 1897.
Bas Relief de la façade de la Cour Mably
Statue de la Poésie Lyrique du Grand Théâtre
Statue de Montesquieu dans la Faculté de Droit
ENCORE "LOUIS" !!! 😊
L’emplacement du château Trompette, inaliénable de 1790 à 1806, devint communal jusqu’en 1816. La Ville en prit possession en 1808 lorsque l’État lui fit ce cadeau empoisonné, car son démantèlement fut alors estimé à près de 4,8 millions de francs. Deux concours furent ouverts pour réunir des propositions d’aménagement. Le premier, en 1797, mena à tant de vices de forme et de protestations qu’un second fut lancé en l’an IX 1801.
En 1809, le Conseil des bâtiments civils examina les copies des architectes Bonfin, Clochar et Combes pour distribuer les terrains du château Trompette autour d’un nouveau palais de justice décrété par Napoléon le 25 avril 1808. Les projets étaient alors encore très denses, ils prévoyaient des constructions à l’emplacement des plantations des allées de Chartres et d’Orléans.
Lors de sa séance du 11 août 1821, la ville de Bordeaux, à majorité royaliste, vote le principe d’un monument à ériger à la mémoire du « roi-martyr » Louis XVI et de l’installer sur la place des Quinconces. C'est ainsi qu'en 1825, le roi Charles X adopte le projet d’une immense statue en bronze sculptée par Nicolas Raggi.
L'architecte Victor Louis obtient la commande. Avec Dupré de Saint-Maur, il conçoit un ensemble de bâtiments parcouru de 13 rues ouvrant sur une grande place au bord du fleuve, rappelant la victoire des treize États indépendants d’Amérique à laquelle le royaume de France a contribué. Les noms attribués à chacune des rues évoquent les principaux acteurs de la guerre d’indépendance. Chaque entrée de rue est marquée par un arc de triomphe reliant les bâtiments les uns aux autres, dessinant ainsi une ligne ininterrompue des façades. Ce décor théâtral constitue un écrin au monument érigé à la gloire du roi Louis XVI, tendant à supplanter la toute proche place Louis XV (Aujourd'hui Place de la Bourse, voir les détail sur ce site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/statues-de-bordeaux/statue-louis-xv) . Au centre, Victor Louis élève une colonne « Ludovise » supportant la statue pédestre de Louis XVI.
Les troubles politiques s'aggravant, le projet n'aboutit pas. La succession des différentes formes de régimes fait obstacle à l'érection du monument, qui sera finalement installé au musée des beaux-arts de Bordeaux en 1878.
La place baptisée initialement place Louis XVI puis renommée place Louis-Philippe prend son nom actuel après la Révolution de 1848. Après avoir envisagé plusieurs autres projets au fil des décennies, on décide en 1883 de construire au centre de l'hémicycle un monument à la mémoire des Girondins et célébrant la République.
(Projet de Pierre Clochar)
(L’architecte François Lhôte reprit de son côté l’idée d’un bassin au centre de la composition, en lieu et place de la forteresse du Château Trompette. L’ensemble est bordé d’édifices, aboutissant à une place en hémicycle, sur laquelle il élève un monument dédié au souverain.
(Projet de monument consacré aux triomphes des armées de la R.F. et à la paix par Louis Pierre BALTARD DE LA FRESQUE.)
( Projet de Dupré de Saint-Maur et Victor Louis)
Voir sur ce même site la page dédiée à cette statue détruite du Roi Louis XVI:
=> https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/statue-louis-xvi
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"Vive Daney Rouselle" 😊
Caricature de Sem faisant allusion au Commerce d'Alfred Daney rue de la Rouselle.
Les difficultés financières entrainées par la construction du Monument Aux Girondins lui feront perdre les élections de 1896.
COURRIER DE MAGGESI 1856
"No Bra Day"...Test visuel et persistance rétinienne : Votre "Mémoire" se souviendra-t-elle des Girondins ? 😊😁
Mise en Perspective... 😊
Loulou? Oui, c'est moi... 😛
Jeanne éprise de Liberté ...
Tourny prit des "Libertés"😊
Vin pour touristes... :-S
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CLIQUEZ CI-DESSOUS SUR LES LIENS VERS:
3) Historique du Monument Aux Girondins (page actuelle)
6) Description des autres parties du Monument (Colonne, Sculptures, Statues...)
8) Le destin des Bronzes du Monument aux Girondins lors de la 2nde Guerre Mondiale
Sources:
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