STATUE DE CLIO
QUOI : STATUE DE CLIO / Statue de la Muse de l'Histoire et de la poésie épique
QUI : Statue originelle: Modèle originel de Pierre François Berruer et réalisation de Philippe Joseph Titeux (cousin de Victor Louis) et Van den Drix (/Van den Dris) , copie par René RISPAL / Alexandre CALLÈDE / Albert BINQUET.
OÙ : copie: 1ère statue à droite du fronton du Grand Théâtre , originelle: Jardins de l’École des Beaux Arts
QUAND : 1780-1781 pour l'originelle, 1949-1950 pour la copie.
COMMENT :
> CONSTRUCTION: statue originelle en pierre calcaire dure de Taillebourg et de Chauvigny, copie en pierre de Vilhonneur
> ÉTAT: Statue originelle visible dans les jardins de l’École des Beaux Arts, copie: visible au Grand Théâtre
COMBIEN : 2 modèles (la statue originelle ayant été remplacée car trop vétuste) + 1 modèle en plâtre au Musée d'Arts Déco
POURQUOI : Ornementation du Grand Théâtre, intégration à la façade au dessus de chaque colonne corinthienne
ORIGINE DES MUSES ET CONTEXTE HISTORIQUE:
LA MUSE CLIO
Dans la mythologie grecque, Clio (en grec ancien Κλειώ / Kleiố, de κλέω / kleô, « célébrer, chanter »), fille de Zeus et de Mnémosyne (déesse de la mémoire), est la Muse de l'Histoire et de la poésie épique. Elle chante Histoire des hommes, leur passé, la gloire des guerriers et des cités, en glorifiant leurs hauts faits. La Muse Clio a inspiré de nombreux poètes et auteurs, dont Homère.
On la représente sous les traits d'une jeune fille, portant une couronne de lauriers, tenant d'une main une trompette (représentant la renommée), et de l'autre un livre (un volumen) sur lequel sont rédigés les récits du passé. À ces attributs, on joint parfois le globe terrestre et la clepsydre (horloge à eau qui représente le temps passé), afin de montrer que l'Histoire embrasse tous les lieux et tous les temps. Elle a parfois aussi une tablette et un stylet. Elle aurait aussi inventé la guitare/cithare.
Note: Un jour, Clio dénonça Aphrodite et son amour pour un mortel, Adonis. Cette dernière, furieuse, rendit Clio folle amoureuse de Piérus de Thessalie. Clio fut aimée de Strymon de dieu-fleuve de Macédoine. Ils eurent un fils, Rhésos réputé pour ses très beaux chevaux. Clio deviendra mère de Hyacinthos, fils de Magnès roi de Magnésie.
(Chez les latins on l'a représentée de bien des manières-: Horace lui donne pour attribut une flûte ou une lyre; sur les peintures d'Herculanum, elle tient un rouleau de papier; certaines statues nous la montrent tenant d'une main une cithare, et de l'autre un plectrum : elle a une tunique longue, à manches larges, fermée par en haut.)
Représentations typiques:
Exemples d'autres statues de Clio
- STATUE DE CLIO
Le 14 septembre 1776 Berruer envoie à Bordeaux les modèles de plâtre et de carton (Modèles visibles au Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux: voir plus bas dans la page). Van Den Drix et Philippe Titeux (cousin de Victor Louis), exécutèrent d'après les dessins et les modèles les huit autres statues (dont Clio), qui seront achevées et installées pour l'inauguration du théâtre le 7 avril 1780.
En 1803, les 12 statues "réparées et peintes à l'huile grasse chaude" retrouveront une nouvelle jeunesse. Jusqu'aux années qui précédèrent le centenaire de cette inauguration, il semble qu'on se soit peu préoccupé de l'intérêt de cet ensemble de statues.
Cependant, peu avant 1876, « on a gratté toutes les statues de Berruer en façade, leur enlevant environ un centimètre de pierre. Puis on a passé du gris dessus pour harmoniser », peut-on lire dans le Courrier de la Gironde du 2 décembre 1876. Un examen attentif permit à l'architecte Marius Faget de constater que toutes les statues de la façade étaient endommagées, que des morceaux s'en détachaient et que la peinture était écaillée par place.Or, recouvrir les statues de nouvelles couches ne pouvait que hâter leur ruine.
En Juin 1882, l'Adjoint au Maire et l'Architecte des Bâtiments Communaux alertent le Conseil Municipal sur l'état des 12 statues. En Octobre de la même année, l'architecte estime dans un premier devis de 9700 fr, que les statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope doivent être remplacées, et que les 10 autres doivent être restaurées. La restauration consistant à: gratter l'ancienne peinture des 10 statues, refaire les joints de 7 statues formées de plusieurs morceaux, mastiquer les cavités, appliquer 4 couches de nouvelle peinture (dont la 1ère couche à l'huile pure bouillante), et réparation des piédestaux. Le sculpteur MORA fut aussi consulté sur ce devis et n'y trouva rien à redire et en accepta l’exécution...
Le Conseil Municipal demanda cependant en Février 1883 de procéder en deux fois (dans l' "intérêt des finances): d'abord un grattage de toutes les statues (pour un coût de 4700 fr), et remplacement des statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope uniquement si jugé nécessaire une fois le grattage effectué. Ce grattage sera effectué, et fin Août 1883, l'architecte et le sculpteur MORA adresseront un courrier au Maire pour témoigner de l'état de dégradation avancé de la statue de Vénus/Aphrodite et de la nécessité de son remplacement.
Début Décembre 1883, le Conseil Municipal affectera une somme de 3500 fr pour le remplacement de la statue de Vénus/Aphrodite. Cette statue endommagée fut retirée du fronton le jeudi 27 Décembre 1883.
Fin Octobre 1886, le sculpteur MORA finira la restauration de l'ensemble des 12 statues (dont le remplacement de la statue de Vénus/Aphrodite).
En avril 1887, un nouveau courrier sera adresser au Maire pour alerter à nouveau sur l'état préoccupant de la statue de Calliope, et une nouveau besoin de rejointoiement de 6 statues. Début Décembre 1888, Émile RISPAL confirma son engagement pour réaliser une copie de la statue de Calliope (Coëffoart qui avait proposé un devis en collaboration avec RISPAL & MARTIN, étant décédé peu avant...). Son devis de 1100 fr pour les réparations de 6 statues, et 3500 fr pour la copie de Calliope en pierre Chauvigny, fut accepté le 11 Octobre 1887 par le Conseil Municipal.
Un rapport alarmiste du 27 janvier 1947 indique que cinq statues "présentent des fissures graves et certaines d'entre elles dont la masse principale déborde l'aplomb de la balustrade constituent un réel danger". S'en suit en 1948 la dépose des statues et de leur remplacement par des copies en pierre de Vilhonneur.
Dans les ateliers de André Drapé place Gavinies, René RISPAL (1898-1985), Alexandre CALLÈDE (1899-1980), Albert BINQUET (1879-1959) et SOUDANT referont ainsi encore une nouvelle copie de Clio. Elle sera installée sur le Grand Théâtre en 1950. (voir articles et photo ci-dessous)
La statue originelle fut placée dans les jardins de l’École des Beaux Arts où elle se trouve toujours...
VUES DE LA STATUE ACTUELLE SUR LE GRAND THÉÂTRE
Ci-dessous le plan de l'échafaudage qui a servi en 1949-1950 à descendre et monter les 5 statues...
Ci-après et ci-contre les photos de 1949 où l'on voit qu'il manque les 5 statues en cours de restauration (dont Clio).
Remise en place de la copie de la statue de Clio: le 25/02/1950
Sur cette vue avant/après 1950, on se rend compte de l'installation de 5 nouvelles statues (dont CLIO) en comparant la "blancheur" de la pierre...
Suite à la réalisation d'une copie en 1949-1950, la statue originelle fut placée dans les jardins de l’École des Beaux Arts.
Aujourd'hui elle est dans un état assez dégradé: Sa couronne et son visage n'ont plus de contours, sa trompette est cassée, son livre est très abimé et son état général est assez préoccupant.
On note également une grande fissure rebouchée, comme si elle s'était brisée en deux par la taille...
Dans une école des Beaux Arts à l'entrée du bâtiment, il était tentant pour les étudiants de l’ "accessoiriser"...
MODÈLE SITUÉ AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
SECOND PLAN DU DÉTAIL DE L’ÉCHAFAUDAGE AYANT SERVI A REPLACER LES STATUES SUR LE GRAND THÉÂTRE EN 1950
VUES AÉRIENNES DES STATUES DES STATUES DE MUSES DANS LES JARDINS DE L’ÉCOLE DES BEAUX ARTS
Entre 1948 et 1950, cinq statues du Grand Théâtre y étaient déposées (voir plan d'échafaudage ci-dessus), le Directeur souhaitait les utiliser pour orner les jardins de la façade de l’École: Érato, Minerve, Clio et Uranie...
RIRI, FIFI, LOULOU... 😉 SYNTHÈSE RAPIDE DES 3 SCULPTEURS DE LA STATUE ACTUELLEMENT SUR LE FRONTON DU GRAND THÉÂTRE (par M. Guérin):
> Alexandre CALLÈDE. Morcenx (Landes), 16 août 1899 - Pessac (Gironde), 12 avril 1980. Sculpteur. Élève de Tuffet et de Leroux à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux. Expose d'abord à la Société des Amis des Arts puis à l' Atelier (à partir de 1931) et, à Paris, au Salon des Artistes Français. Professeur de sculpture statuaire à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux (1942-1972), Callède fut aussi un athlète de haut niveau, vice-champion de France de saut en hauteur (1921). Il a travaillé à la décoration de l'hôtel Frugès.
> Albert BINQUET . Sculpteur. Quelque temps professeur à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux. Binquet fut surtout un ornemaniste et un décorateur qui exposa au Salon d'Automne entre 1923 et 1931 des portes et motifs pour façades de palais ou maisons. Il fut choisi pour sculpter les armes de Bordeaux sur la façade de la galerie des Beaux-Arts, des abattoirs et de la crèche de la place Adolphe-Buscaillet.
> René RISPAL. Sculpteur et professeur à l’École des Beaux-Arts à qui l'ont doit entre autres, la copie en pierre du buste de Léo Drouyn, l'abat-voix de l’Église du Saint Esprit, la copie en pierre du Monument à Ulysse Gayon
AU BAL, OBAMA-SQUÉ OHÉ OHÉ ...🤪
Les 12 statues qui trônent au sommet du monument bordelais sont masquées depuis le mois de mai. Une initiative insolite de la Ville pour sensibiliser au port du masque. Un clin d’œil plaisant à la crise sanitaire, décidé au moment du déconfinement par la Ville de Bordeaux, soucieuse de "sensibiliser la population au port du masque", comme l’explique Olivier Lombardie, administrateur général de l’Opéra national de Bordeaux (ONB).
=> Clio, rebelle, a enlevé son masque...
LIENS VERS:
ÉRATO
CLIO
Sources:
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> Création de la page & publication: 05/10/2020. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post. Cette page est également sauvegardée via l'outil the Wayback Machine, qui peut tracer la date exacte de publication et son contenu, pouvant ainsi attester de toute antériorité des données par rapport à une publication recopiée/reproduite sans accord...