STATUE D'EUTERPE
QUOI : STATUE D'EUTERPE / Statue de la Muse de la Musique
QUI : Modèle originel de Pierre François Berruer et réalisation de Philippe Joseph Titeux (cousin de Victor Louis) et Van den Drix (/Van den Dris). Reproduction de la statue par Louis-André de Coëffard de Mazerolles puis Charles Louis MALRIC
OÙ : 2ème copie: 1ère statue à gauche du fronton du Grand Théâtre, originelle et 1ère copie: mises au rebut (?)
QUAND : 1780-1781 pour la 1ère, et 1877 pour la 2ème, 1929-1931 pour la 3ème
COMMENT :
> NATURE/CONSTRUCTION: pierre calcaire dure de Taillebourg et de Chauvigny, pierre dure de Tercé pour la 1ère copie
> ÉTAT: 2ème copie de la statue d'Euterpe toujours visible sur le Grand théâtre. (statue originelle & 1ère copie: disparues...)
COMBIEN : 3 modèles (les 2premières ont été remplacées car trop vétustes)+ 1Modèle en plâtre au Musée des Arts Décoratifs
POURQUOI : Ornementation du Grand Théâtre, intégration à la façade au dessus de chaque colonne corinthienne
ORIGINE DES MUSES ET CONTEXTE HISTORIQUE:
LA MUSE EUTERPE
Euterpe (en grec ancien Εὐτέρπη / Eutérpê, « qui sait plaire », de εὖ / eũ, « bien » et de τέρπω / térpô, « plaire ») était la muse qui présidait à la musique. Euterpe personnifiait l'art primitif en Thrace. Celle des neuf Muses à qui on attribue l'invention des mathématiques, l'invention (ou suggestion d''invention) de l'aulos (flûte double) et l'art de jouer du chalumeau (Instrument à vent - évolution de la flûte à bec - qui se compose d'au moins deux tuyaux à anche simple ou double).
Elle est habituellement représentée comme une jeune fille couronnée de fleurs et jouant de la flûte simple ou double (instrument du culte dionysiaque car elle fut primitivement une divinité de la joie et du plaisir). Cet instrument est donc l'un de ses attributs. Des papiers de musique, des hautbois et autres instruments sont souvent disposés auprès d'elle. Par ces attributs, les anciens ont voulu exprimer combien les arts ont de charme pour ceux qui les cultivent. Elle est parfois associée à la lyre afin de symboliser « toute l'entreprise de découverte et d'expression de l'harmonie du cosmos ».
Représentations typiques:
Exemples d'autres statues d'Euterpe
- STATUE D'EUTERPE
Le 14 septembre 1776 Berruer envoie à Bordeaux les modèles de plâtre et de carton (Modèles visibles au Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux, voir plus bas dans la page). Van Den Drix et Philippe Titeux (cousin de Victor Louis), exécutèrent d'après les dessins et les modèles les huit autres statues (dont Euterpe), qui seront achevées et installées pour l'inauguration du théâtre le 7 avril 1780.
En 1803, les 12 statues "réparées et peintes à l'huile grasse chaude" retrouveront une nouvelle jeunesse.
Jusqu'aux années qui précédèrent le centenaire de cette inauguration, il semble qu'on se soit peu préoccupé de l'intérêt de cet ensemble de statues. Par un document de 1877, nous savons seulement que l'Euterpe de l'angle nord-ouest était enlevée «depuis longtemps». (Qu'est-elle devenue ?)
Cependant, peu avant 1876, « on a gratté toutes les statues de Berruer en façade, leur enlevant environ un centimètre de pierre. Puis on a passé du gris dessus pour harmoniser », peut-on lire dans le Courrier de la Gironde du 2 décembre 1876.
L'architecte Faget, en 1876, avait échangé avec le sculpteur Maggesi (voir plus bas §Anecdotes) afin de refaire la statue d'Euterpe (apparemment brisée en plusieurs morceaux) dont certains débris encombraient le sol de la terrasse et menaçaient la sécurité du public . Mais le vieil artiste avait refusé: deux ans auparavant, lui avaient été commandées pour les niches du grand escalier deux statues dont les petits modèles, achevés depuis longtemps, attendaient l'ordre d'exécution définitive. (voir: https://sites.google.com/view/bordeaux-qqoqccp/themes/statues-de-bordeaux/statues-grand-theatre/statue-musique)
Il est également noté dans la délibération du conseil municipal du 8 août 1876 que l’exécution de cette statue devait être confiée au sculpteur Pierre Hoursolle. Cependant, ce dernier a été fauché en pleine force de l'âge à 26 ans et n'a pas pu honorer cette commande...
La tâche fut alors confiée au sculpteur bordelais Louis-André de Coëffard de Mazerolles (qui en avait demandé la réalisation), qui la réalisa en 1877, moyennant 2 500 F (Voir devis plus bas dans §Anecdotes). Elle fut taillée en 4 mois dans un seul bloc de pierre dure d'Anjou (dite de "Tercé").
Le problème général restait entier. En Juin 1882, l'Adjoint au Maire et l'Architecte des Bâtiments Communaux alertent le Conseil Municipal sur l'état des 12 statues. En Octobre de la même année, l'architecte estime dans un premier devis de 9700 fr, que les statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope doivent être remplacées, et que les 10 autres doivent être restaurées. La restauration consistant à: gratter l'ancienne peinture des 10 statues, refaire les joints de 7 statues formées de plusieurs morceaux, mastiquer les cavités, appliquer 4 couches de nouvelle peinture (dont la 1ère couche à l'huile pure bouillante), et réparation des piédestaux. Le sculpteur MORA fut aussi consulté sur ce devis et n'y trouva rien à redire et en accepta l’exécution....
Le Conseil Municipal demanda cependant en Février 1883 de procéder en deux fois (dans l' "intérêt des finances): d'abord un grattage de toutes les statues (pour un coût de 4700 fr), et remplacement des statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope uniquement si jugé nécessaire une fois le grattage effectué. Ce grattage sera effectué, et fin Août 1883, l'architecte et le sculpteur MORA adresseront un courrier au Maire pour témoigner de l'état de dégradation avancé de la statue de Vénus/Aphrodite et de la nécessité de son remplacement. (MORA adressera aussi un croquis de cette statue)
Début Décembre 1883, le Conseil Municipal affectera une somme de 3500 fr pour le remplacement de la statue de Vénus/Aphrodite. Cette statue endommagée fut retirée du fronton le jeudi 27 Décembre 1883.
Fin Octobre 1886, le sculpteur MORA finira la restauration de l'ensemble des 12 statues (dont le remplacement de la statue de Vénus/Aphrodite).
En avril 1887, un nouveau courrier sera adresser au Maire pour alerter à nouveau sur l'état préoccupant de la statue de Calliope, et une nouveau besoin de rejointoiement de 6 statues. Début Décembre 1888, Émile RISPAL confirma son engagement pour réaliser une copie de la statue de Calliope (Coëffoart qui avait proposé un devis en collaboration avec RISPAL & MARTIN, étant décédé peu avant...). Son devis de 1100 fr pour les réparations de 6 statues, et 3500 fr pour la copie de Calliope en pierre Chauvigny, fut accepté le 11 Octobre 1887 par le Conseil Municipal.
Enfin en 1929, on retira la 1ère copie de la statue d'Euterpe, abimée également, et Charles Louis MALRIC réalisera une deuxième copie à l'identique qui sera placée sur le péristyle du Grand Théâtre en 1931.
Au moment de la Libération en août 1944, lors des combats de rue, les 4 premières statues en partant de la gauche furent sévèrement mitraillées (rapport de l'architecte en chef des Monuments Historiques du 16 novembre 1944).
Qu'est-il advenu des deux statues précédentes? Elles ne sont ni dans les jardins du Musée des Beaux Art ni dans le jardin public... Probablement mises au rebut (?)=> "Appel à témoins", si vous le savez, dites-moi: CONTACT.
MODÈLE SITUÉ AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS (photos personnelles)
TRACES DU TEMPS QUI PASSE...
On remarquera que la statue actuellement en place souffre déjà des dégâts infligés par l'exposition aux éléments (chaleur, froid, vent, pluie, grêle) ...
=> Notamment au niveau de la cuisse droite, des doigts de sa main droite, du drapé, du pied gauche et de son visage qui n'est malheureusement plus celui d'une belle jeune fille... Elle devient peu à peu "lépreuse"... Les affres du temps...
Son état pourrait éventuellement s'expliquer par sa position à l'angle du carrefour, exposée aux 4 vents...(?)
VUE AÉRIENNE D'EUTERPE
Une vue aérienne intéressante du 15 Sept 1965.
=> On peut y voir un échafaudage juste derrière la statue d'Euterpe...
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
UNE COPIE DE STATUE D'UN ARTISTE BIEN CONNU À BORDEAUX...
On notera que Louis-André de Coëffard de Mazerolles a également plusieurs fois œuvré à Bordeaux et Talence:
TALENCE: Chemin de croix.
BORDEAUX:
> église Saint-Michel, contreforts du clocher : Statue du pape Paul II.
> Institution nationale des sourdes-muettes rue Abbé de l’Épée: Statue de l'abbé de l'Épée.
> musée d'Aquitaine, façade : Les Lettres, vers 1886, bas-relief en pierre, où figurent un sphinx, Moïse, Homère, Horace, Eschyle et Dante.
Buste de François-Lucie Doucet;
Buste de Pierre Lacour fils.
Union de la Méditerranée et de l'Océan, façade nord ;
Buste de Frédéric Bastiat.
> séminaire Saint-Joseph, chapelle : Statue du vénérable abbé Lacombe, supérieur du séminaire de Bordeaux.
> place Charles-Gruet, fontaine : Nymphe, 1865, statue en pierre.
=> Voir page dédiée à cette fontaine sur ce même site:https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-charles-gruet
"RABA" ROMAMA GAGA OULALA BAD ROMANCE ... 😃
Le Domaine de Raba à Talence, construit par Victor Louis pour Madame Raba Luiza Maria réfugiée portugaise de l'inquisition avec ses huit enfants, comporte un superbe salon de musique au portail monumental ainsi que des tympans ornés des muses Erato et EUTERPE.
=> "PASTORUM CARMINA LUDO" je chante les airs des pasteurs, allégorie douce et suave qui convient admirablement à la simplicité du sujet...
Le mot "muse" et "musique" ayant la même racine, Euterpe est aussi la muse du pléonasme... 😆
D'un point de vue étymologique, plusieurs interprétations sont possibles du terme "Muse", on peut le traduire par les filles de la mémoire ou par les nymphes de la montagne.C'est du terme Muse que tire son étymologie le terme Musée qui à l'origine était un endroit où les hommes s'éduquaient et où les savants travaillaient sur leur recherche.
Il faut aussi savoir que c'est Platon qui a commencé à les voir comme des intermédiaires entre les Dieux et le poète et/ou intellectuel...
ÉCHANGES AVEC LE SCULPTEUR MAGGESI DÉCLINANT LA PRISE EN CHARGE DE L’EXÉCUTION DE LA STATUE
ÉCHANGES AVEC LE SCULPTEUR COËFFARD DE MAZEROLLES QUI SOLLICITAIT LA RÉALISATION DE LA COPIE DE LA STATUE
DEVIS POUR LA REALISATION DE LA 1ERE COPIE DE LA STATUE PAR COËFFARD DE MAZEROLLES ET VALIDATION PAR LE CONSEIL MUNICIPAL
AU BAL, OBAMA-SQUÉ OHÉ OHÉ ...🤪
Les 12 statues qui trônent au sommet du monument bordelais sont masquées depuis le mois de mai. Une initiative insolite de la Ville pour sensibiliser au port du masque. Un clin d’œil plaisant à la crise sanitaire, décidé au moment du déconfinement par la Ville de Bordeaux, soucieuse de "sensibiliser la population au port du masque", comme l’explique Olivier Lombardie, administrateur général de l’Opéra national de Bordeaux (ONB).
Mais voilà, EUTERPE, c'est une rebelle ! Elle a carrément pas de masque pour jouer du flutiau ! 😆
LIENS VERS:
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> Création de la page & publication: 27/08/2020. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post. Cette page est également sauvegardée via l'outil the Wayback Machine, qui peut tracer la date exacte de publication et son contenu, pouvant ainsi attester de toute antériorité des données par rapport à une publication recopiée/reproduite sans accord...