• LA MUSE CALLIOPE

 Du latin Calliope, issu du grec ancien Καλλιόπη, Kalliópê (« Belle Voix »). Muse de l’éloquence et de la poésie épique (qui célèbre les événements historiques plus ou moins légendaires et magnifie la grandeur et la force des héros). Elle devait avoir une belle voix puisque son nom fut construit à partir des mots grecs κάλλος, kállos (« beauté ») et ἔπος, épos (« chant récitatif ») ou ὄψ, óps (« visage »). Elle est l'aînée des muses et serait la muse la plus éminente de toutes. 

Elle est la mère du poète Orphée et l'épouse d'Apollon avec qui elle eut un fils Hymenaos le dieu du mariage et du chant nuptial. Dans la querelle entre Aphrodite et Perséphone qui se disputaient la garde du bel Adonis elle servit d'arbitre pour le compte de son père Zeus.

Ses attributs sont le laurier, un livre et un poinçon de métal. Dans les arts, Calliope est souvent représentée tenant des tablettes, un stylet ou un volumen et parfois une trompette. C'est la protectrice des poètes et des orateurs qui la citent souvent dans leurs récits.

• STATUE DE CALLIOPE

Le 14 septembre 1776 Berruer envoie à Bordeaux les modèles de plâtre et de carton (Modèles visibles au Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux: voir plus bas dans la page). Van Den Drix et Philippe Titeux (cousin de Victor Louis), exécutèrent d'après les dessins et les modèles les huit autres statues (dont Calliope), qui seront achevées et installées pour l'inauguration du théâtre le 7 avril 1780.

Sur la statue du Grand Théâtre, elle est représentée la tête couronnée, indiquant sa suprématie sur les autres muses, et tient dans sa main droite les trois grandes œuvres de la littérature : l’Iliade, l’Odyssée et l’Enéide. Dans sa main gauche, on trouve 3 couronnes de laurier. (La "couronne de triomphe", dans la mythologie grecque, symbolisait la sagesse et la gloire. Une couronne de laurier était le plus grand honneur pour un poète qui est devenu un poète diplômé.)

En 1803, les 12 statues "réparées et peintes à l'huile grasse chaude" retrouveront une nouvelle jeunesse. Jusqu'aux années qui précédèrent le centenaire de cette inauguration, il semble qu'on se soit peu préoccupé de l'intérêt de cet ensemble de statues.

Cependant, peu avant 1876, « on a gratté toutes les statues de Berruer en façade, leur enlevant environ un centimètre de pierre. Puis on a passé du gris dessus pour harmoniser », peut-on lire dans le Courrier de la Petite Gironde du 2 décembre 1876. Un examen attentif permit à l'architecte Marius Faget de constater que toutes les statues de la façade étaient endommagées, que des morceaux s'en détachaient et que la peinture était écaillée par place. Or, recouvrir les statues de nouvelles couches ne pouvait que hâter leur ruine. 

En Juin 1882, l'Adjoint au Maire et l'Architecte des Bâtiments Communaux alertent le Conseil Municipal sur l'état des 12 statues. En Octobre de la même année, l'architecte estime dans un premier devis de 9700 fr, que les statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope doivent être remplacées, et que les 10 autres doivent être restaurées. La restauration consistant à: gratter l'ancienne peinture des 10 statues, refaire les joints de 7 statues formées de plusieurs morceaux, mastiquer les cavités, appliquer 4 couches de nouvelle peinture (dont la 1ère couche à l'huile pure bouillante), et réparation des piédestaux. Le sculpteur MORA fut aussi consulté sur ce devis et n'y trouva rien à redire et en accepta l’exécution...