STATUE D’ÉRATO
QUOI : STATUE D'ERATO / Statue de la Muse de l'élégie et de la poésie lyrique...et érotique
QUI : Statue originelle: Modèle originel de Pierre François Berruer et réalisation de Philippe Joseph Titeux (cousin de Victor Louis) et Van den Drix (/Van den Dris) , copie par René RISPAL / Alexandre CALLÈDE / Albert BINQUET.
OÙ : copie: 2ème statue à droite du fronton du Grand Théâtre, originelle: Jardins de l’École des Beaux Arts jusqu'en 2017, puis en garde meuble dans l’atelier SOCRA à Périgueux, et vraisemblablement bientôt au Musée des Beaux Arts (ou dans ses réserves au Haillan)
QUAND : 1780-1781 pour l'originelle, 1949-1950 pour la copie.
COMMENT :
> CONSTRUCTION: statue originelle en pierre calcaire dure de Taillebourg et de Chauvigny, copie en pierre de Vilhonneur
> ÉTAT: Statue originelle: disparue(?), copie: visible au Grand Théâtre
COMBIEN : 2 modèles (la statue originelle et sa copie actuelle sur le fronton du Grand Théâtre)
POURQUOI : Ornementation du Grand Théâtre, intégration à la façade au dessus de chaque colonne corinthienne
ORIGINE DES MUSES ET CONTEXTE HISTORIQUE:
LA MUSE ÉRATO
Dans la mythologie grecque, Érato (en grec ancien Ἐρατώ / Eratố) signifie « désiré » ou « aimable ». Il dérive de la même racine que Éros, comme le suggère Apollonios de Rhodes dans l'invocation à Érato qui ouvre le Chant III des Argonautiques.
Muse de l'élégie, de la poésie lyrique et érotique, elle présidait habituellement aux noces. Elle est représentée, depuis la Renaissance, couronnée de roses et de myrtes, et portant une lyre à la main, ou une petite cithare antique, un instrument de musique souvent associé à Apollon.
La muse est parfois représentée avec une flèche dorée, un attribut d'Éros, pour rappeler le sentiment d'affection qu'elle inspire. Elle est à l'occasion accompagnée par le dieu Éros lui-même, tenant une torche, car dans l'hymne aux Muses de l'orphisme, c'est Érato qui charme la vue.
Certains récits mythologiques plus anciens parlent d'une nymphe Érato du groupe de Néréides en lien avec le dieu Pan. Avec son époux Arcas, elle aurait eu trois fils : Azan, Aphéidas et Élatos.
Représentations typiques:
Exemples d'autres statues d’Érato (ci-contre Jadis à l'Hôtel "Splendid", 40 allée d'Orléans)
- STATUE D’ÉRATO
Le 14 septembre 1776 Berruer envoie à Bordeaux les modèles de plâtre et de carton (Modèles visibles au Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux: voir plus bas dans la page). Van Den Drix et Philippe Titeux (cousin de Victor Louis), exécutèrent d'après les dessins et les modèles les huit autres statues (dont Érato), qui seront achevées et installées pour l'inauguration du théâtre le 7 avril 1780.
En 1803, les 12 statues "réparées et peintes à l'huile grasse chaude" retrouveront une nouvelle jeunesse. Jusqu'aux années qui précédèrent le centenaire de cette inauguration, il semble qu'on se soit peu préoccupé de l'intérêt de cet ensemble de statues.
Cependant, peu avant 1876, « on a gratté toutes les statues de Berruer en façade, leur enlevant environ un centimètre de pierre. Puis on a passé du gris dessus pour harmoniser », peut-on lire dans le Courrier de la Gironde du 2 décembre 1876. Un examen attentif permit à l'architecte Marius Faget de constater que toutes les statues de la façade étaient endommagées, que des morceaux s'en détachaient et que la peinture était écaillée par place.Or, recouvrir les statues de nouvelles couches ne pouvait que hâter leur ruine.
En Juin 1882, l'Adjoint au Maire et l'Architecte des Bâtiments Communaux alertent le Conseil Municipal sur l'état des 12 statues. En Octobre de la même année, l'architecte estime dans un premier devis de 9700 fr, que les statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope doivent être remplacées, et que les 10 autres doivent être restaurées. La restauration consistant à: gratter l'ancienne peinture des 10 statues, refaire les joints de 7 statues formées de plusieurs morceaux, mastiquer les cavités, appliquer 4 couches de nouvelle peinture (dont la 1ère couche à l'huile pure bouillante), et réparation des piédestaux. Le sculpteur MORA fut aussi consulté sur ce devis et n'y trouva rien à redire et en accepta l’exécution...
Le Conseil Municipal demanda cependant en Février 1883 de procéder en deux fois (dans l' "intérêt des finances): d'abord un grattage de toutes les statues (pour un coût de 4700 fr), et remplacement des statues de Vénus/Aphrodite et de Calliope uniquement si jugé nécessaire une fois le grattage effectué. Ce grattage sera effectué, et fin Août 1883, l'architecte et le sculpteur MORA adresseront un courrier au Maire pour témoigner de l'état de dégradation avancé de la statue de Vénus/Aphrodite et de la nécessité de son remplacement.
.
Début Décembre 1883, le Conseil Municipal affectera une somme de 3500 fr pour le remplacement de la statue de Vénus/Aphrodite. Cette statue endommagée fut retirée du fronton le jeudi 27 Décembre 1883.
Fin Octobre 1886, le sculpteur MORA finira la restauration de l'ensemble des 12 statues (dont le remplacement de la statue de Vénus/Aphrodite).
En avril 1887, un nouveau courrier sera adresser au Maire pour alerter à nouveau sur l'état préoccupant de la statue de Calliope, et une nouveau besoin de rejointoiement de 6 statues. Début Décembre 1888, Émile RISPAL confirma son engagement pour réaliser une copie de la statue de Calliope (Coëffoart qui avait proposé un devis en collaboration avec RISPAL & MARTIN, étant décédé peu avant...). Son devis de 1100 fr pour les réparations de 6 statues, et 3500 fr pour la copie de Calliope en pierre Chauvigny, fut accepté le 11 Octobre 1887 par le Conseil Municipal.
Un rapport alarmiste du 27 janvier 1947 indique que cinq statues "présentent des fissures graves et certaines d'entre elles dont la masse principale déborde l'aplomb de la balustrade constituent un réel danger". S'en suit en 1948 la dépose des statues et de leur remplacement par des copies en pierre de Vilhonneur.
Dans les ateliers de André Drapé place Gavinies, René RISPAL (1898-1985), Alexandre CALLÈDE (1899-1980), Albert BINQUET (1879-1959) et SOUDANT feront ainsi une copie d’Érato. Elle sera installée sur le Grand Théâtre en 1950.
La statue originelle fut placée dans les jardins de l’École des Beaux Arts, puis a depuis été enlevée en 2017. Elle est en garde meuble dans l’atelier de la SOCRA à Périgueux, qui a procédé à sa restauration après qu’elle ait été décapitée. Étant une statue très fragile, la redisposer à sa place d’origine à l’extérieur serait très néfaste pour elle sous l’effet de la pluie et du gel. Le musée des beaux-arts serait prêt à l’accueillir dans ses réserves au Haillan et penserait même la présenter au musée. La réflexion est en cours.
VUES DE LA STATUE ACTUELLE SUR LE GRAND THÉÂTRE
Ci-dessous le plan de l'échafaudage qui a servi en 1949-1950 à descendre et monter les 5 statues...
Ci-après et ci-contre les photos de 1949 où l'on voit qu'il manque les 5 statues en cours de restauration.
Sur cette vue avant/après 1950, on se rend compte de l'installation de 5 nouvelles statues en comparant la "blancheur" de la pierre...
Suite à la réalisation d'une copie, la statue originelle fut placée dans les jardins de l’École des Beaux Arts. (A l'angle de la Rue des Beaux Arts et Rue de Tauzia). Cependant, sur les images de Google Street de Septembre 2017, on voit la statue décapitée. Sur les photos ci-dessous on voit d'ailleurs une large fissure sur le cou de la statue. Puis, en octobre 2017 elle disparait, sans doute retirée par les services de l’École des Beaux Arts. Il semblerait que cette statue ait été récupérée pour restauration...(à confirmer)
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
SECOND PLAN DU DÉTAIL DE L’ÉCHAFAUDAGE AYANT SERVI A REPLACER LES STATUES SUR LE GRAND THÉÂTRE EN 1950
VUES AÉRIENNES DES STATUES DES STATUES DE MUSES DANS LES JARDINS DE L’ÉCOLE DES BEAUX ARTS
Entre 1948 et 1950, cinq statues du Grand Théâtre y étaient déposées (voir plan d'échafaudage ci-dessus), le Directeur souhaitait les utiliser pour orner les jardins de la façade de l’École: Érato, Minerve, Clio et Uranie...
"RABA" ROMAMA GAGA OULALA BAD ROMANCE ... 😃
Le Domaine de Raba à Talence, construit aussi par Victor Louis pour Madame Raba Luiza Maria réfugiée portugaise de l'inquisition avec ses huit enfants, comporte un superbe salon de musique au portail monumental ainsi que des tympans ornés des muses Euterpe et ERATO.
=> "BREVI COMPLECTOR SINGULA CANTU" : J'embrasse des choses uniques dans une courte chanson
RIRI, FIFI, LOULOU... 😉 SYNTHÈSE RAPIDE DES 3 SCULPTEURS DE LA STATUE ACTUELLEMENT SUR LE FRONTON DU GRAND THÉÂTRE (par M. Guérin):
> Alexandre CALLÈDE. Morcenx (Landes), 16 août 1899 - Pessac (Gironde), 12 avril 1980. Sculpteur. Élève de Tuffet et de Leroux à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux. Expose d'abord à la Société des Amis des Arts puis à l' Atelier (à partir de 1931) et, à Paris, au Salon des Artistes Français. Professeur de sculpture statuaire à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux (1942-1972), Callède fut aussi un athlète de haut niveau, vice-champion de France de saut en hauteur (1921). Il a travaillé à la décoration de l'hôtel Frugès.
> Albert BINQUET . Sculpteur. Quelque temps professeur à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux. Binquet fut surtout un ornemaniste et un décorateur qui exposa au Salon d'Automne entre 1923 et 1931 des portes et motifs pour façades de palais ou maisons. Il fut choisi pour sculpter les armes de Bordeaux sur la façade de la galerie des Beaux-Arts, des abattoirs et de la crèche de la place Adolphe-Buscaillet.
> René RISPAL. Sculpteur et professeur à l’École des Beaux-Arts à qui l'ont doit entre autres, la copie en pierre du buste de Léo Drouyn, l'abat-voix de l’Église du Saint Esprit, la copie en pierre du Monument à Ulysse Gayon
AU BAL, OBAMA-SQUÉ OHÉ OHÉ ...🤪
Les 12 statues qui trônent au sommet du monument bordelais sont masquées depuis le mois de mai. Une initiative insolite de la Ville pour sensibiliser au port du masque. Un clin d’œil plaisant à la crise sanitaire, décidé au moment du déconfinement par la Ville de Bordeaux, soucieuse de "sensibiliser la population au port du masque", comme l’explique Olivier Lombardie, administrateur général de l’Opéra national de Bordeaux (ONB).
=> Erato, rebelle, a enlevé son masque...
LIENS VERS:
ÉRATO
Sources:
COPYRIGHT & DROITS RÉSERVÉS DE REPRODUCTION DES DONNÉES DE CE SITE:
Le résultat de mes recherches & synthèse des informations, de la construction des sections & mise en forme, et de la découverte des données d'illustrations/photos sur cette statue d'ERATO sont entièrement issus de mon travail personnel. Je cite mes sources ci-dessus 📜.
Néanmoins, conformément aux conditions de Google Sites, le fruit de l'élaboration personnelle de cette page et de ses données ne peut être reproduit sans consultation ni accord préalable. Dans le cas seulement d'un accord de ma part via la rubrique §CONTACT, la réutilisation ne pourra se faire qu'avec citation du lien de ma page en source d'information. Ne faisant moi-même aucun bénéfice financier, aucune exploitation commerciale directe ou indirecte des sources ci-dessus et/ou de mes données propres sur cette page n'est tolérée ⛔️. (LOGO "Bordeaux QQOQCCP": marque déposée). Merci à vous.
La diffusion seule et gratuite du lien de cette page reste bien entendu entièrement libre et encouragée 😉.
> Création de la page & publication: 28/09/2020. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post. Cette page est également sauvegardée via l'outil the Wayback Machine, qui peut tracer la date exacte de publication et son contenu, pouvant ainsi attester de toute antériorité des données par rapport à une publication recopiée/reproduite sans accord...